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Lost Cultures: Living Legacies


On the Season 2 debut of Lost Cultures: Living Legacies , we travel to Bermuda, an Atlantic island whose history spans centuries and continents. Once uninhabited, Bermuda became a vital stop in transatlantic trade, a maritime stronghold, and a cultural crossroads shaped by African, European, Caribbean, and Native American influences. Guests Dr. Kristy Warren and Dr. Edward Harris trace its transformation from an uninhabited island to a strategic outpost shaped by shipwrecks, colonization, the transatlantic slave trade, and the rise and fall of empires. Plus, former Director of Tourism Gary Phillips shares the story of the Gombey tradition, a vibrant performance art rooted in resistance, migration, and cultural fusion. Together, they reveal how Bermuda’s layered past continues to shape its people, culture, and identity today. You can also find us online at travelandleisure.com/lostcultures Learn more about your ad choices. Visit podcastchoices.com/adchoices…
Un jour, un poème
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Le premier podcast quotidien de poésie. Du classique au moderne, du connu au méconnu, un poème chaque jour pour commencer la journée.
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×Corentin lit le poème de Charles Baudelaire, "A une passante" "La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !" Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Anne lit le poème de Renée Vivien, "Absence" "Ô Femme au cœur de qui mon triste cœur a cru, Je te convoite, ainsi qu’un trésor disparu. Je te maudis, mais en t’aimant… Mon cœur bizarre Te recherche, Émeraude admirablement rare ! Que je suis exilée ! Et que pèse le temps, Malgré le beau soleil des midis éclatants ! Retombant chaque soir dans un amer silence, Je pleure sur le plus grand des maux : sur l’absence !…" Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Alexiane lit le poème de Louise Labé, "Luisant Soleil" "Luisant Soleil, que tu es bienheureux De voir toujours de t'Amie la face ! Et toi, sa soeur, qu'Endymion embrasse, Tant te repais de miel amoureux ! Mars voit Vénus ; Mercure aventureux De Ciel en Ciel, de lieu en lieu se glace ; Et Jupiter remarque en mainte place Ses premiers ans plus gais et chaleureux. Voilà du Ciel la puissante harmonie, Qui les esprits divins ensemble lie ; Mais, s'ils avaient ce qu'ils aiment lointain, Leur harmonie et ordre irrévocable Se tournerait en erreur variable, Et comme moi travailleraient en vain." Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Sabri récite le poème de Victor Hugo, Demain dès l'aube. Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856) Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Manon lit le poème de Louise Labé, "Je vis, je meurs" "Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ; J’ai chaud extrême en endurant froidure : La vie m’est et trop molle et trop dure. J’ai grands ennuis entremêlés de joie. Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j’endure ; Mon bien s’en va, et à jamais il dure ; Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène ; Et, quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine. Puis, quand je crois ma joie être certaine, Et être au haut de mon désiré heur, Il me remet en mon premier malheur." Louise Labé, Sonnets Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Thomas lit le poème de Paul Eluard, "L'Egalité des sexes" "Tes yeux sont revenus d’un pays arbitraire Où nul n’a jamais su ce que c’est qu’un regard Ni connu la beauté des yeux, beauté des pierres, Celle des gouttes d’eau, des perles en placards, Des pierres nues et sans squelette, ô ma statue. Le soleil aveuglant te tient lieu de miroir Et s’il semble obéir aux puissance du soir C’est que ma tête est close, ô statue abattue Par mon amour et par mes ruses de sauvage. Mon désir immobile est ton dernier soutien Et je t’emporte sans bataille, ô mon image, Rompue à ma faiblesse et prise dans mes liens." Mourir de ne pas mourir Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Manon lit le poème d'Apollinaire, "Ispahan" "Pour tes roses J'aurais fait Un voyage plus long encore Ton soleil n'est pas celui Qui luit Partout ailleurs Et tes musiques qui s'accordent avec l'aube Sont désormais pour moi La mesure de l'art D'après leur souvenir Je jugerai Mes vers les arts Plastiques et toi-même Visage adoré Ispahan aux musiques du matin Réveille l'odeur des roses de ses jardins J'ai parfumé mon âme A la rose Pour ma vie entière Ispahan grise et aux faïences bleues Comme si l'on t'avait Faite avec Des morceaux de ciel et de terre En laissant au milieu Un grand trou de lumière Cette Place carrée Meïdan Schah trop Grande pour le trop petit nombre De petits ânes trottinant Et qui savent si joliment Braire en regardant La barbe rougie au henné Du Soleil qui ressemble A ces jeunes marchands barbus Abrités sous leur ombrelle blanche Je suis ici le frère des peupliers Reconnaissez beaux peupliers aux fils d'Europe Ô mes frères tremblants qui priez en Asie Un passant arqué comme une corne d'antilope Phonographe Patarafes La petite échoppe" Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Thomas lit le poème de Paul Eluard, "Le plus jeune" "Au plafond de la libellule Un enfant fou s’est pendu, Fixement regarde l’herbe, Confiant lève les yeux : Le brouillard léger se lèche comme un chat Qui se dépouille de ses rêves. L’enfant sait que le monde commence à peine : Tout est transparent, C’est la lune qui est au centre de la terre, C’est la verdure qui couvre le ciel Et c’est dans les yeux de l’enfant, Dans ses yeux sombres et profonds Comme les nuits blanches Que naît la lumière." Capitale de la douleur (Gallimard, 1926) Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Philipp lit le poème de François Coppée, "Décembre" "Le hibou parmi les décombres Hurle, et Décembre va finir ; Et le douloureux souvenir Sur ton coeur jette encor ses ombres. Le vol de ces jours que tu nombres, L’aurais-tu voulu retenir ? Combien seront, dans l’avenir, Brillants et purs ; et combien, sombres ? Laisse donc les ans s’épuiser. Que de larmes pour un baiser, Que d’épines pour une rose ! Le temps qui s’écoule fait bien ; Et mourir ne doit être rien, Puisque vivre est si peu de chose." Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Margaux lit le poème de Paul Eluard, "Liberté" "Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J’écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes maisons réunies J’écris ton nom Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J’écris ton nom Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J’écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté." Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin) Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Thomas lit le poème de Paul Verlaine, "Chanson d'automne" "Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon coeur D’une langueur Monotone. Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte." Paul Verlaine, Poèmes saturniens Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Mélanie lit le poème de Mallarmé, "Brise marine" "La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, Lève l’ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs ! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages, Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots … Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !" Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 189 3 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Lucie et Isabelle lisent "Chant d'automne", le poème de Charles Baudelaire. "I Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé. J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ; L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. II J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer. Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère, Même pour un ingrat, même pour un méchant ; Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant. Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide ! Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l’été blanc et torride, De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !" Charles Baudelaire, Les fleurs du mal Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Alexiane lit "La Terre est bleue", le poème de Paul Eluard "La terre est bleue comme une orange Jamais une erreur les mots ne mentent pas Ils ne vous donnent plus à chanter Au tour des baisers de s’entendre Les fous et les amours Elle sa bouche d’alliance Tous les secrets tous les sourires Et quels vêtements d’indulgence À la croire toute nue. Les guêpes fleurissent vert L’aube se passe autour du cou Un collier de fenêtres Des ailes couvrent les feuilles Tu as toutes les joies solaires Tout le soleil sur la terre Sur les chemins de ta beauté." Paul Eluard, L'Amour la poésie Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Margaux lit "Quantique des colonnes", de Paul Valéry Douces colonnes, aux Chapeaux garnis de jour, Ornés de vrais oiseaux Qui marchent sur le tour, Douces colonnes, ô L’orchestre de fuseaux ! Chacun immole son Silence à l’unisson. — Que portez-vous si haut, Égales radieuses ? — Au désir sans défaut Nos grâces studieuses ! Nous chantons à la fois Que nous portons les cieux ! Ô seule et sage voix Qui chantes pour les yeux ! Vois quels hymnes candides ! Quelle sonorité Nos éléments limpides Tirent de la clarté ! Si froides et dorées Nous fûmes de nos lits Par le ciseau tirées, Pour devenir ces lys ! De nos lits de cristal Nous fûmes éveillées, Des griffes de métal Nous ont appareillées. Pour affronter la lune, La lune et le soleil, On nous polit chacune Comme ongle de l’orteil ! Servantes sans genoux, Sourires sans figures, La belle devant nous Se sent les jambes pures. Pieusement pareilles, Le nez sous le bandeau Et nos riches oreilles Sourdes au blanc fardeau, Un temple sur les yeux Noirs pour l’éternité, Nous allons sans les dieux À la divinité ! Nos antiques jeunesses, Chair mate et belles ombres, Sont fières des finesses Qui naissent par les nombres ! Filles des nombres d’or, Fortes des lois du ciel, Sur nous tombe et s’endort Un dieu couleur de miel. Il dort content, le Jour, Que chaque jour offrons Sur la table d’amour Étale sur nos fronts. Incorruptibles sœurs, Mi-brûlantes, mi-fraîches, Nous prîmes pour danseurs Brises et feuilles sèches, Et les siècles par dix, Et les peuples passés, C’est un profond jadis, Jadis jamais assez ! Sous nos mêmes amours Plus lourdes que le monde Nous traversons les jours Comme une pierre l’onde ! Nous marchons dans le temps Et nos corps éclatants Ont des pas ineffables Qui marquent dans les fables… Paul Valéry, Œuvres de Paul Valéry, 1933 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Un jour, un poème

Thomas lit "L’aveu de Phèdre à Hippolyte", de Racine Ah, cruel ! tu m’as trop entendue ! Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur. Eh bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur : J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime, Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même ; Ni que du fol amour qui trouble ma raison Ma lâche complaisance ait nourri le poison ; Objet infortuné des vengeances célestes, Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes. Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang ; Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le cœur d’une faible mortelle. Toi-même en ton esprit rappelle le passé : C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé ; J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ; Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine. De quoi m’ont profité mes inutiles soins ? Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins ; Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes. J’ai langui, j’ai séché dans les feux, dans les larmes : Il suffit de tes yeux pour t’en persuader, Si tes yeux un moment pouvaient me regarder… Que dis-je ? Cet aveu que je te viens de faire, Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? Tremblante pour un fils que je n’osais trahir, Je te venais prier de ne le point haïr : Faibles projets d’un cœur trop plein de ce qu’il aime ! Hélas ! je ne t’ai pu parler que de toi-même ! Venge-toi, punis-moi d’un odieux amour : Digne fils du héros qui t’a donné le jour, Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite. La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper ; Voilà mon cœur : c’est là que ta main doit frapper. Impatient déjà d’expier son offense, Au-devant de ton bras je le sens qui s’avance. Frappe : ou si tu le crois indigne de tes coups, Si ta haine m’envie un supplice si doux, Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée, Au défaut de ton bras prête-moi ton épée ; Donne. Racine, L’aveu de Phèdre à Hippolyte, Phèdre de Racine Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Un jour, un poème

1 "Ce que dis la bouche d'ombre", de Victor Hugo 1:40
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Nastasia lit "Ce que dis la bouche d'ombre", de Victor Hugo Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois, S’ils n’avaient rien à dire, élèveraient la voix ? Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ? Crois-tu que l’océan, qui se gonfle et qui lutte, Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuit Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit, Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole, Si son rugissement n’était une parole ? Crois-tu que le tombeau, d’herbe et de nuit vêtu, Ne soit rien qu’un silence ? et te figures-tu Que la création profonde, qui compose Sa rumeur des frissons du lys et de la rose, De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu, Ne sait ce qu’elle dit quand elle parle à Dieu ? Crois-tu qu’elle ne soit qu’une langue épaissie ? Crois-tu que la nature énorme balbutie, Et que Dieu se serait, dans son immensité, Donné pour tout plaisir, pendant l’éternité, D’entendre bégayer une sourde-muette ? Non, l’abîme est un prêtre et l’ombre est un poëte ; Non, tout est une voix et tout est un parfum ; Tout dit dans l’infini quelque chose à quelqu’un ; Une pensée emplit le tumulte superbe. Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le verbe. Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi ; Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi Tout parle ? Écoute bien. C’est que vents, ondes, flammes Arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d’âmes. Victor Hugo, Les contemplations, 1911 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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1 "A travers l'Europe (Calligrammes)", de Guillaume Apollinaire 2:22
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André lit "A travers l'Europe (Calligrammes)" de Guillaume Apollinaire Rotsoge Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan Ta maison ronde où il nage un hareng saur Il me faut la clef des paupières Heureusement que nous avons vu M. Panado Et nous sommes tranquilles de ce côté-là Qu’est-ce que tu vois mon vieux M. D… 90 ou 324 un homme en l’air un veau qui regarde à travers le ventre de sa mère J’ai cherché longtemps sur les routes Tant d’yeux sont clos au bord des routes Le vent fait pleurer les saussaies Ouvre ouvre ouvre ouvre ouvre Regarde mais regarde donc Le vieux se lave les pieds dans la cuvette Una volta ho inteso dire Chè vuoi Je me mis à pleurer en me souvenant de vos enfances Et toi tu me montres un violet épouvantable Ce petit tableau où il y a une voiture m’a rappelé le jour Un jour fait de morceaux mauves jaunes bleus verts et rouges Où je m’en allais à la campagne avec une charmante cheminée tenant sa chienne en laisse Il n’y en a plus tu n’as plus ton petit mirliton La cheminée fume loin de moi des cigarettes russes La chienne aboie contre les lilas La veilleuse est consumée Sur la robe ont chu des pétales Deux anneaux d’or près des sandales Au soleil se sont allumés Mais tes cheveux sont le trolley À travers l’Europe vêtue de petits feux multicolores Guillaume Apollinaire, Poèmes de la paix et de la guerre, 1918 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Timothee lit "L'albatros" de Charles Baudelaire Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1861 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Lucas lit "L'abeille", de Paul Valéry Quelle, et si fine, et si mortelle, Que soit ta pointe, blonde abeille, Je n’ai, sur ma tendre corbeille, Jeté qu’un songe de dentelle. Pique du sein la gourde belle Sur qui l’Amour meurt ou sommeille, Qu’un peu de moi même vermeille Vienne à la chair ronde et rebelle ! J’ai grand besoin d’un prompt tourment : Un mal vif et bien terminé Vaut mieux qu’un supplice dormant ! Soit donc mon sens illuminé Par cette infime alerte d’or Sans qui l’Amour meurt ou s’endort ! Paul Valéry, Œuvres de Paul Valéry, 1933 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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1 "Les dicts d'amour à Linda", de Apollinaire 2:14
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Thomas lit "Les dicts d'amour à Linda", de Apollinaire Votre nom très païen, un peu prétentieux, Parce que c'est le vôtre en est délicieux ; Il veut dire « jolie » en espagnol, et comme Vous l'êtes, on dit vrai chaque fois qu'on vous nomme. Ce nom devient mélancolique en allemand, Aux brises de l'Avril, il bruisse doucement, C'est le tilleul lyrique, un arbre de légende, D'où, chaque nuit, des lutins fous sortent en bande. Enfin, ce rare nom qui dit votre beauté, Ce fut aussi le nom d'une antique cité Qui florissait jadis parmi les roses belles Dans Rhodes, l'île où roucoulent les colombelles. Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1969 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Emeline lit le poème de Théophile Gautier, "Far-niente" "Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage, J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis, Loin des chemins poudreux, à demeurer assis Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse, Au bord des bois touffus où la chaleur s’émousse. Là, pour tuer le temps, j’observe la fourmi Qui, pensant au retour de l’hiver ennemi, Pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe, Le puceron qui grimpe et se pend au brin d’herbe, La chenille traînant ses anneaux veloutés, La limace baveuse aux sillons argentés, Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole. Ensuite je regarde, amusement frivole, La lumière brisant dans chacun de mes cils, Palissade opposée à ses rayons subtils, Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte En l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote ; Et lorsque je suis las je me laisse endormir, Au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir, Ou j’écoute chanter près de moi la fauvette, Et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette." Théophile Gautier, Premières Poésies Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Delphine lit "rêver pour l'hiver", d'Arthur Rimbaud "L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose Avec des coussins bleus. Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose Dans chaque coin moelleux. Tu fermeras l’oeil, pour ne point voir, par la glace, Grimacer les ombres des soirs, Ces monstruosités hargneuses, populace De démons noirs et de loups noirs. Puis tu te sentiras la joue égratignée… Un petit baiser, comme une folle araignée, Te courra par le cou… Et tu me diras : » Cherche ! » en inclinant la tête, – Et nous prendrons du temps à trouver cette bête – Qui voyage beaucoup…" Arthur Rimbaud En wagon, le 7 octobre 1870 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Marion lit "La Courbe de tes yeux", de Paul Eluard "La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards." Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Nathan lit Spleen de Charles Baudelaire "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris ; Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison imite les barreaux, Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux, Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement. - Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir." Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Anne lit "A L'Ennemie aimée", de Renée Vivien "Tes mains ont saccagé mes trésors les plus rares, Et mon cœur est captif entre tes mains barbares. Tu secouas au vent du nord tes longs cheveux Et j’ai dit aussitôt : Je veux ce que tu veux. Mais je te hais pourtant d’être ainsi ton domaine, Ta serve… Mais je sens que ma révolte est vaine. Je te hais cependant d’avoir subi tes lois, D’avoir senti mon cœur près de ton cœur sournois… Et parfois je regrette, en cette splendeur rare Qu’est pour moi ton amour, la liberté barbare…" Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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1 "Quand l'amour sera mort", d'Angélique Danigo 0:56
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Angélique lit son poème, "Quand l'amour sera mort". Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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1 "Tu seras un homme, mon fils" de Rudyard Kipling 2:36
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Noémie lit le texte de Kipling, "Tu seras un homme mon fils" "Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ; Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre, Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ; Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d’un mot ; Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, Et si tu peux aimer tous tes amis en frère, Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ; Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître, Penser sans n’être qu’un penseur ; Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant ; Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront, Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire Tu seras un homme, mon fils." Rudyard Kipling (Adaptation d’André Maurois) Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Timothée lit le poème de Rimbaud, le Dormeur du val "C’est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit." Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Thomas lit "Le Poison" de Charles Baudelaire "Le vin sait revêtir le plus sordide bouge D'un luxe miraculeux, Et fait surgir plus d'un portique fabuleux Dans l'or de sa vapeur rouge, Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux. L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Allonge l'illimité, Approfondit le temps, creuse la volupté, Et de plaisirs noirs et mornes Remplit l'âme au delà de sa capacité. Tout cela ne vaut pas le poison qui découle De tes yeux, de tes yeux verts, Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers... Mes songes viennent en foule Pour se désaltérer à ces gouffres amers. Tout cela ne vaut pas le terrible prodige De ta salive qui mord, Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord, Et, charriant le vertige, La roule défaillante aux rives de la mort !" Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Florence lit "Sensation" d'Arthur Rimbaud "Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l’herbe menue : Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l’amour infini me montera dans l’âme, Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, – heureux comme avec une femme." Mars 1870 Arthur Rimbaud, Poésies Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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1 "Quand je peignais la Tour Eiffel", d'Angélique Danigo 1:10
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Angélique lit son poème, quand je peignais la Tour Eiffel. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Marion lit la scène 5 de l'acte II du Phèdre de Jean Racine. "Ah, cruel ! tu m’as trop entendue ! Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur. Eh bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur : J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime, Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même ; Ni que du fol amour qui trouble ma raison Ma lâche complaisance ait nourri le poison ; Objet infortuné des vengeances célestes, Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes. Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang ; Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le cœur d’une faible mortelle. Toi-même en ton esprit rappelle le passé : C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé ; J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ; Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine. De quoi m’ont profité mes inutiles soins ? Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins ; Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes. J’ai langui, j’ai séché dans les feux, dans les larmes : Il suffit de tes yeux pour t’en persuader, Si tes yeux un moment pouvaient me regarder… Que dis-je ? Cet aveu que je te viens de faire, Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? Tremblante pour un fils que je n’osais trahir, Je te venais prier de ne le point haïr : Faibles projets d’un cœur trop plein de ce qu’il aime ! Hélas ! je ne t’ai pu parler que de toi-même ! Venge-toi, punis-moi d’un odieux amour : Digne fils du héros qui t’a donné le jour, Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite. La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper ; Voilà mon cœur : c’est là que ta main doit frapper. Impatient déjà d’expier son offense, Au-devant de ton bras je le sens qui s’avance. Frappe : ou si tu le crois indigne de tes coups, Si ta haine m’envie un supplice si doux, Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée, Au défaut de ton bras prête-moi ton épée ; Donne." Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Anna lit le poème de Guillaume Apollinaire, "Nuit Rhénane" "Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme Écoutez la chanson lente d’un batelier Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds Debout chantez plus haut en dansant une ronde Que je n’entende plus le chant du batelier Et mettez près de moi toutes les filles blondes Au regard immobile aux nattes repliées Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter La voix chante toujours à en râle-mourir Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire" Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Marine lit "Notre-Dame de Paris", de Gérard de Nerval. "Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ; Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde, Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde Rongera tristement ses vieux os de rocher ! Bien des hommes, de tous les pays de la terre Viendront, pour contempler cette ruine austère, Rêveurs, et relisant le livre de Victor : — Alors ils croiront voir la vieille basilique, Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique, Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !" Gérard de Nerval, Odelettes (1834) Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Noémie Morgen lit le poème de Victor Hugo, "Mes Vers fuiraient" "Mes vers fuiraient, doux et frêles, Vers votre jardin si beau, Si mes vers avaient des ailes, Des ailes comme l'oiseau. Il voleraient, étincelles, Vers votre foyer qui rit, Si mes vers avaient des ailes, Des ailes comme l'esprit. Près de vous, purs et fidèles, Ils accourraient nuit et jour, Si mes vers avaient des ailes, Des ailes comme l'amour." Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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1 Les Lettres de mon moulin : "Les trois messes basses", d'Alphonse Daudet 2:03
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Anne-Laure lit dans cet épisode une partie des Lettres de mon moulin , d'Alphonse Daudet, intitulée "Les trois messes basses" Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Léa lit le poème de Charles Baudelaire, "Le Voyage" "À Maxime Du Camp I Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers : Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom ! II Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils. Singulière fortune où le but se déplace, Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où ! Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou ! Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! » Une voix de la hune, ardente et folle, crie : « Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil ! Chaque îlot signalé par l’homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L’Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin. Ô le pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ? Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; Son œil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis. III Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons. Dites, qu’avez-vous vu ? IV « Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant. Les plus riches cités, les plus beaux paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux ! – La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près ! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? – Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin ! Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ; Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. » V Et puis, et puis encore ? VI « Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché, Du haut jusques en bas de l’échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché : La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ; L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ; Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu’assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ; Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ; L’Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : « Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! » Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l’opium immense ! – Tel est du globe entier l’éternel bulletin. » VII Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! » À l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux. VIII Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Ambre Rouvière lit "Le Vin perdu", le poème de Paul Valéry "J’ai, quelque jour, dans l’Océan, (Mais je ne sais plus sous quels cieux), Jeté, comme offrande au néant, Tout un peu de vin précieux… Qui voulut ta perte, ô liqueur ? J’obéis peut-être au devin ? Peut-être au souci de mon cœur, Songeant au sang, versant le vin, Sa transparence accoutumée Après une rose fumée Reprit aussi pure la mer… Perdu ce vin, ivres les ondes !… J’ai vu bondir dans l’air amer Les figures les plus profondes…" Charmes , 1922 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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1 "Le Serment", de Marceline Desborde-Valmore 1:24
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Anne-Sophie lit le poème de Marceline Desborde-Valmore, "Le Serment" "Idole de ma vie, Mon tourment, mon plaisir, Dis-moi si ton envie S'accorde à mon désir ? Comme je t'aime en mes beaux jours, Je veux t'aimer toujours. Donne-moi l'espérance ; Je te l'offre en retour. Apprends-moi la constance ; Je t'apprendrai l'amour. Comme je t'aime en mes beaux jours, Je veux t'aimer toujours. Sois d'un cœur qui t'adore L'unique souvenir ; Je te promets encore Ce que j'ai d'avenir. Comme je t'aime en mes beaux jours, Je veux t'aimer toujours. Vers ton âme attirée Par le plus doux transport, Sur ta bouche adorée Laisse-moi dire encor : Comme je t'aime en mes beaux jours, Je veux t'aimer toujours." Romances (1830) Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
Jean-Marc lit "Le Mot", un poème de Victor Hugo "Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites ! Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes ; TOUT, la haine et le deuil ! Et ne m’objectez pas que vos amis sont sûrs Et que vous parlez bas. Ecoutez bien ceci : Tête-à-tête, en pantoufle, Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle, Vous dites à l’oreille du plus mystérieux De vos amis de cœur ou si vous aimez mieux, Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire, Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre, Un mot désagréable à quelque individu. Ce MOT — que vous croyez que l’on n’a pas entendu, Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre — Court à peine lâché, part, bondit, sort de l’ombre ; Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ; Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main, De bons souliers ferrés, un passeport en règle ; Au besoin, il prendrait des ailes, comme l’aigle ! Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera ; Il suit le quai, franchit la place, et cætera Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues, Et va, tout à travers un dédale de rues, Droit chez le citoyen dont vous avez parlé. Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé, Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive Et railleur, regardant l’homme en face dit : “Me voilà ! Je sors de la bouche d’un tel.” Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel." Victor Hugo, Toute la Lyre , 1888 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Claire lit le poème de Charles Baudelaire, "L'Albatros" "Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher." Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal , 1861 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Anne-Laure lit le poème de Paul Verlaine, "Femme et chatte" "Elle jouait avec sa chatte, Et c’était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S’ébattre dans l’ombre du soir. Elle cachait – la scélérate ! – Sous ces mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d’agate, Coupants et clairs comme un rasoir. L’autre aussi faisait la sucrée Et rentrait sa griffe acérée, Mais le diable n’y perdait rien… Et dans le boudoir où, sonore, Tintait son rire aérien, Brillaient quatre points de phosphore." Paul Verlaine, Poèmes saturniens Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Un jour, un poème

Margaux lit le poème de Louise Ackermann, "Aux Femmes" "S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre, Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère, Si, dans le sentier rude avançant lentement, Cette âme s’arrêtait à quelque dévouement, Si c’était la Bonté sous les cieux descendue, Vers tous les malheureux la main toujours tendue, Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé, Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé, Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule, Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné, Elle a sa foi, son but et son labeur donné. Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle Que l’homme à son secours incessamment appelle, Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux, Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux, La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène Vers cette arche en danger de la famille humaine, Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour, Pour branche d’olivier a rapporté l’amour. Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné, Elle a sa foi, son but et son labeur donné. Enviez-la ! Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle Que l’homme à son secours incessamment appelle, Sa joie et son espoir, son rayon sous les cieux, Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux, La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène Vers cette arche en danger de la famille humaine, Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour, Pour branche d’olivier a rapporté l’amour." Paris, 1835 Louise Ackermann, Premières poésies, 1871 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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Thomas lit le poème de Baudelaire, "La Géante" "Du temps que la Nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante, Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux. J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme Et grandir librement dans ses terribles jeux ; Deviner si son cœur couve une sombre flamme Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ; Parcourir à loisir ses magnifiques formes ; Ramper sur le versant de ses genoux énormes, Et parfois en été, quand les soleils malsains, Lasse, la font s’étendre à travers la campagne, Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins, Comme un hameau paisible au pied d’une montagne." "La Géante", Les Fleurs du mal , 1857 Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.…
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