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#90 Alexandre Born et Sébastien de Hulster · Bellevilles, foncière solidaire

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Si vous ne l’aviez pas encore remarqué, c’est la crise. L’immobilier neuf s’effondre, l’accès au logement se complique, la construction patine, les bailleurs sociaux sont à la peine, les aménageurs ont du mal à commercialiser et les collectivités commencent à encaisser le choc. Les observateurs bien informés rivalisent d’observations pertinentes, pronostiquant une crise « plus dure que la dernière fois » et se risquent même à annoncer une date de sortie plus ou moins lointaine. Alors les plus libéraux membres de la profession qui appelaient il y a peu à l’allègement des contraintes administratives demandent à une action résolue de l’État, et vont sans doute bientôt exiger la collectivisation des terres.

Mais il y a une erreur sur le diagnostic, car ceci n’est pas une crise. Une crise a un début et une fin, mais il n’y aura pas de sortie cette fois-ci. L’industrie immobilière se confronte aux limites planétaires, comme le paquebot touche l’iceberg que son capitaine faisait semblant de ne pas voir. Il n’y aura pas de fin, car ceci n’est pas une crise, un mauvais moment à passer ou l’ouverture d’une parenthèse. C’est la fermeture d’une longue parenthèse pendant laquelle le béton a coulé à flots, les ressources étaient illimitées, l’argent pas cher et le foncier agricole infini. C’est la fin brutale de la ville facile, et le début d’un nécessaire changement de cap.

Les difficultés de financement, la hausse des prix des matériaux et le manque de terrains ont trop longtemps masqué un enjeu plus fondamental : la spéculation foncière. Pourtant, le foncier urbain, par nature limité et non renouvelable, ne peut être traité comme un bien ordinaire. Et cette question touche d’autres secteurs moins visibles que l’habitat, mais tout aussi essentiels. Le marché seul est incapable de produire du logement abordable dans les territoires attractifs, de recycler des friches, de maintenir les commerces de centre-ville, d’éviter que la production ne soit évincée des métropoles, et il ne saura pas encaisser les pertes de valeur liées aux nouveaux risques. Nous sommes arrivés au bout d’un système où la propriété du sol est associée à une spéculation sur des temps de plus en plus courts.

Nous devons inventer autre chose, et certains n’ont pas attendu l’effondrement du château de cartes pour s’y mettre. C’est le cas par exemple de la foncière de Bellevilles qui travaille sur le temps long de la ville en investissant dans des projets d’intérêt collectif là où c’est nécessaire : villes moyennes, villages, banlieues, zones périurbaines. Elle intervient sur le financement, mais aussi sur le montage et la gestion des projets liés à l’économie sociale et solidaire, l’inclusion sociale ou les transitions avec une double exigence : l’équilibre économique et le partage de la valeur, en assumant la recherche d’une rentabilité limitée. Ce n’est pas tout à fait un groupuscule d’illuminés la tête remplie de rêves, mais une équipe de plus d’une vingtaine de personnes qui mène des projets très concrets partout en France dont certains déjà livrés, et qui vient de faire une levée de fonds de 4 millions d’euros. Est-ce que cela change le système ? Non, pas encore, et Bellevilles n’a pas l’ambition d’être partout. Mais le modèle peut essaimer en inspirant d’autres acteurs, et il démontre surtout qu’une autre façon de faire la ville est possible.

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Mais il y a une erreur sur le diagnostic, car ceci n’est pas une crise. Une crise a un début et une fin, mais il n’y aura pas de sortie cette fois-ci. L’industrie immobilière se confronte aux limites planétaires, comme le paquebot touche l’iceberg que son capitaine faisait semblant de ne pas voir. Il n’y aura pas de fin, car ceci n’est pas une crise, un mauvais moment à passer ou l’ouverture d’une parenthèse. C’est la fermeture d’une longue parenthèse pendant laquelle le béton a coulé à flots, les ressources étaient illimitées, l’argent pas cher et le foncier agricole infini. C’est la fin brutale de la ville facile, et le début d’un nécessaire changement de cap.

Les difficultés de financement, la hausse des prix des matériaux et le manque de terrains ont trop longtemps masqué un enjeu plus fondamental : la spéculation foncière. Pourtant, le foncier urbain, par nature limité et non renouvelable, ne peut être traité comme un bien ordinaire. Et cette question touche d’autres secteurs moins visibles que l’habitat, mais tout aussi essentiels. Le marché seul est incapable de produire du logement abordable dans les territoires attractifs, de recycler des friches, de maintenir les commerces de centre-ville, d’éviter que la production ne soit évincée des métropoles, et il ne saura pas encaisser les pertes de valeur liées aux nouveaux risques. Nous sommes arrivés au bout d’un système où la propriété du sol est associée à une spéculation sur des temps de plus en plus courts.

Nous devons inventer autre chose, et certains n’ont pas attendu l’effondrement du château de cartes pour s’y mettre. C’est le cas par exemple de la foncière de Bellevilles qui travaille sur le temps long de la ville en investissant dans des projets d’intérêt collectif là où c’est nécessaire : villes moyennes, villages, banlieues, zones périurbaines. Elle intervient sur le financement, mais aussi sur le montage et la gestion des projets liés à l’économie sociale et solidaire, l’inclusion sociale ou les transitions avec une double exigence : l’équilibre économique et le partage de la valeur, en assumant la recherche d’une rentabilité limitée. Ce n’est pas tout à fait un groupuscule d’illuminés la tête remplie de rêves, mais une équipe de plus d’une vingtaine de personnes qui mène des projets très concrets partout en France dont certains déjà livrés, et qui vient de faire une levée de fonds de 4 millions d’euros. Est-ce que cela change le système ? Non, pas encore, et Bellevilles n’a pas l’ambition d’être partout. Mais le modèle peut essaimer en inspirant d’autres acteurs, et il démontre surtout qu’une autre façon de faire la ville est possible.

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