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Bart de Wever, le nouvel homme fort en Belgique
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Il est pressenti pour devenir le prochain chef du gouvernement en Belgique : Bart de Wever est notre Européen de la semaine. Plus de trois mois après les élections législatives, le président de la N-VA, les conservateurs flamands, est devenu un personnage central dans la vie politique belge.
Le roi l’a nommé « formateur » du futur gouvernement. Une équipe qui tarde à venir, mais les Belges ont l’habitude. Bart de Wever et son parti ont remporté les élections de juin, il prétend donc au poste de Premier ministre. « Avant les élections, j’ai clairement dit que j’étais candidat pour le siège », déclarait-il l'été dernier. « Je l’ai dit pendant la campagne électorale. Et maintenant, j’essaie de réaliser cette ambition ». Il a déjà essayé une première fois de trouver un accord avec 4 autres partis avant de jeter l’éponge. Le voilà reparti pour un tour. Pourquoi ce blocage ? « La situation est bien sûr très difficile. Il y a un grand trou budgétaire en Belgique, il faut trouver près de 30 milliards sur les prochaines années », explique Dave Sinardet, il est professeur de sciences politiques à l’université Saint-Bruxelles. « Et il y a quand même 5 partis autour de la table allant d'un parti social-démocrate flamand à un parti de droite libérale francophone. Donc pas vraiment évident de réconcilier les différents points de vue ». Et le blocage pourrait encore durer : des élections communales sont prévues en octobre… Plusieurs chefs de parti sont déjà en campagne, dont Bart de Wever à Anvers. Personne ne veut lâcher du lest d’ici là.
Personnage incontournable
Bart de Wever est tombé dans le bain politique très tôt. Son grand-père avait été secrétaire de la Ligue nationale flamande, un parti flamand d'extrême droite de l'entre-deux-guerres. Son père militait pour l’autonomie de la région flamande. En 2010, il prend la tête du N-VA et remporte toutes les élections. Il est maire d'Anvers. Aujourd’hui, c’est un personnage incontournable de la vie politique belge. « C'est la personnalité numéro un depuis les années 2010 », raconte Alexandre Noppe, journaliste politique au journal belge Le Soir. « Il est au centre des négociations depuis longtemps, tout le monde le connaît, donc il est prêt à devenir le Premier ministre de la Belgique. C’était quelque chose de complètement inenvisageable il y a plusieurs années. Bart de Wever a évolué vers un profil de politicien plus à droite, certes, mais aussi plus ouvert à travailler en collaboration avec les francophones ».
Droite radicale devenue droite libérale
Le parcours politique de Bart de Wever est marqué par sa proximité avec les mouvements d’extrême-droite et par son discours indépendantiste. Mais il a adouci son programme souligne le politologue flamand Dave Sinardet : « Au début, c'était vraiment un parti nationaliste flamand assez radical et ils sont graduellement évolués vers un parti de droite libéral conservateur qui est aussi ouvert finalement à gouverner la Belgique et qui n'est plus seulement focalisé sur l'autonomie flamande ».
Fan de déguisement
À 53 ans, il est père de 4 enfants, sa femme est enseignante. On lui connaît une grande passion : l’empire romain, il ne manque jamais une occasion de citer Cicéron ou Jules César. Et il adore aussi se déguiser. On l’a vu en costume de panda, de lion, en St-Nicolas ou encore en empereur romain.
Pragmatique et clanique
Pour savoir à quoi ressemblera sa gouvernance s'il devient chef de gouvernement dans quelques mois, il faut regarder ce qu’il a fait dans sa ville d’Anvers qu’il dirige depuis bientôt 12 ans. Le journaliste Alexandre Noppe a enquêté sur ses réseaux et sa méthode pour Le Soir. II décrit un homme pragmatique et très clanique : « Il fonctionne avec un cercle très restreint au niveau du parti, donc au niveau national ou au niveau de la ville d'Anvers. Il a un cercle proche, très politique, principalement masculin, principalement de sa génération, donc entre 45 et 60 ans. Dans sa méthode de travail, il va fonctionner de manière académique : thèse, antithèse, synthèse. Et quand une synthèse est faite sur un thème d'actualité politique, la NVA ne parle plus que d'une seule voix et ça c'est ce qui en fait une de ses forces. C'est que les tensions internes n'apparaissent pas dans le discours externe vers les médias, vers le citoyen ».
Une attente mais loin du record
Et les Belges dans tout ça ? Comment ils vivent cette attente ? Ils ont l’habitude, pas comme en France. Pour mes interlocuteurs, il est « encore un peu tôt pour s’alarmer ! ». Passer Noël, là ça deviendrait inquiétant... Rappelons que la Belgique tient un record avec 540 jours sans gouvernement, c’était en 2010.
62 episoder
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Il est pressenti pour devenir le prochain chef du gouvernement en Belgique : Bart de Wever est notre Européen de la semaine. Plus de trois mois après les élections législatives, le président de la N-VA, les conservateurs flamands, est devenu un personnage central dans la vie politique belge.
Le roi l’a nommé « formateur » du futur gouvernement. Une équipe qui tarde à venir, mais les Belges ont l’habitude. Bart de Wever et son parti ont remporté les élections de juin, il prétend donc au poste de Premier ministre. « Avant les élections, j’ai clairement dit que j’étais candidat pour le siège », déclarait-il l'été dernier. « Je l’ai dit pendant la campagne électorale. Et maintenant, j’essaie de réaliser cette ambition ». Il a déjà essayé une première fois de trouver un accord avec 4 autres partis avant de jeter l’éponge. Le voilà reparti pour un tour. Pourquoi ce blocage ? « La situation est bien sûr très difficile. Il y a un grand trou budgétaire en Belgique, il faut trouver près de 30 milliards sur les prochaines années », explique Dave Sinardet, il est professeur de sciences politiques à l’université Saint-Bruxelles. « Et il y a quand même 5 partis autour de la table allant d'un parti social-démocrate flamand à un parti de droite libérale francophone. Donc pas vraiment évident de réconcilier les différents points de vue ». Et le blocage pourrait encore durer : des élections communales sont prévues en octobre… Plusieurs chefs de parti sont déjà en campagne, dont Bart de Wever à Anvers. Personne ne veut lâcher du lest d’ici là.
Personnage incontournable
Bart de Wever est tombé dans le bain politique très tôt. Son grand-père avait été secrétaire de la Ligue nationale flamande, un parti flamand d'extrême droite de l'entre-deux-guerres. Son père militait pour l’autonomie de la région flamande. En 2010, il prend la tête du N-VA et remporte toutes les élections. Il est maire d'Anvers. Aujourd’hui, c’est un personnage incontournable de la vie politique belge. « C'est la personnalité numéro un depuis les années 2010 », raconte Alexandre Noppe, journaliste politique au journal belge Le Soir. « Il est au centre des négociations depuis longtemps, tout le monde le connaît, donc il est prêt à devenir le Premier ministre de la Belgique. C’était quelque chose de complètement inenvisageable il y a plusieurs années. Bart de Wever a évolué vers un profil de politicien plus à droite, certes, mais aussi plus ouvert à travailler en collaboration avec les francophones ».
Droite radicale devenue droite libérale
Le parcours politique de Bart de Wever est marqué par sa proximité avec les mouvements d’extrême-droite et par son discours indépendantiste. Mais il a adouci son programme souligne le politologue flamand Dave Sinardet : « Au début, c'était vraiment un parti nationaliste flamand assez radical et ils sont graduellement évolués vers un parti de droite libéral conservateur qui est aussi ouvert finalement à gouverner la Belgique et qui n'est plus seulement focalisé sur l'autonomie flamande ».
Fan de déguisement
À 53 ans, il est père de 4 enfants, sa femme est enseignante. On lui connaît une grande passion : l’empire romain, il ne manque jamais une occasion de citer Cicéron ou Jules César. Et il adore aussi se déguiser. On l’a vu en costume de panda, de lion, en St-Nicolas ou encore en empereur romain.
Pragmatique et clanique
Pour savoir à quoi ressemblera sa gouvernance s'il devient chef de gouvernement dans quelques mois, il faut regarder ce qu’il a fait dans sa ville d’Anvers qu’il dirige depuis bientôt 12 ans. Le journaliste Alexandre Noppe a enquêté sur ses réseaux et sa méthode pour Le Soir. II décrit un homme pragmatique et très clanique : « Il fonctionne avec un cercle très restreint au niveau du parti, donc au niveau national ou au niveau de la ville d'Anvers. Il a un cercle proche, très politique, principalement masculin, principalement de sa génération, donc entre 45 et 60 ans. Dans sa méthode de travail, il va fonctionner de manière académique : thèse, antithèse, synthèse. Et quand une synthèse est faite sur un thème d'actualité politique, la NVA ne parle plus que d'une seule voix et ça c'est ce qui en fait une de ses forces. C'est que les tensions internes n'apparaissent pas dans le discours externe vers les médias, vers le citoyen ».
Une attente mais loin du record
Et les Belges dans tout ça ? Comment ils vivent cette attente ? Ils ont l’habitude, pas comme en France. Pour mes interlocuteurs, il est « encore un peu tôt pour s’alarmer ! ». Passer Noël, là ça deviendrait inquiétant... Rappelons que la Belgique tient un record avec 540 jours sans gouvernement, c’était en 2010.
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