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Conjoint Accompagnateur : L’Aventure de Marion Mojaïsky

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Conjoint Accompagnateur : L'Aventure de Marion Mojaïsky

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Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec Expat Communication & FemmExpat.com dans le cadre du « Dossier Spécial : Conjoint Accompagnateur », Gauthier Seys nous emmène à la rencontre de Marion Mojaïsky, une Française expatriée en Pologne, qui partage son expérience unique en tant que conjointe accompagnatrice. À travers son parcours, Marion nous invite à réfléchir sur les défis et les opportunités qui se présentent lorsque l’on suit son partenaire à l’étranger. Elle évoque la nécessité de s’adapter à des environnements culturels et climatiques variés, comme elle l’a fait en passant de Paris à New York, puis à Varsovie. Comment trouve-t-on sa place dans un pays étranger tout en préservant son identité et ses aspirations personnelles ?

Marion Mojaïsky, originaire de Toulouse, a d’abord travaillé dans le domaine juridique à Paris avant de suivre son conjoint à l’étranger. Passionnée par l’idée de l’expatriation, elle a embrassé cette aventure avec enthousiasme, déménageant tous les trois à quatre ans. À New York, Marion a dû se réinventer professionnellement, devenant doula pour accompagner les femmes enceintes, un rôle qui lui a permis de tisser un réseau solide et de s’intégrer dans sa nouvelle communauté. Aujourd’hui à Varsovie, elle continue de chercher des moyens de concilier ses passions avec la réalité de l’expatriation, tout en s’impliquant dans des réseaux d’entrepreneuriat féminin.

L’épisode se concentre sur les stratégies que Marion a développées pour s’adapter à sa vie d’expatriée. Elle souligne l’importance de créer un réseau solide dès l’arrivée dans un nouveau pays, en s’appuyant sur des associations locales et des plateformes en ligne pour obtenir des conseils pratiques et des contacts utiles. Marion a également dû repenser sa carrière, cherchant à créer un métier qu’elle pourrait transporter d’un pays à l’autre. Elle explore actuellement des projets liés à l’entrepreneuriat féminin, un domaine qui la passionne et qu’elle souhaite développer davantage. À travers son témoignage, Marion nous rappelle que l’expatriation offre une occasion unique de se réinventer et d’élargir ses horizons personnels et professionnels.

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https://www.linkedin.com/in/marion-moja%C3%AFsky-%F0%9F%8D%93-99459b17/

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Podcast n°2327 (Octobre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Transcription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde avec notre dossier spécial conjoint accompagnateur. C’est justement un témoin qui va s’exprimer sur notre antenne. Je suis Gautier Saïf et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Marion Mojasky, direction La Pologne. Dossier spécial, le conjoint accompagnateur en partenariat avec Expat Communications et Femmes Expat. Sur francaisdanslemonde.fr.
Un témoignage important que nous allons recueillir, puisque non seulement elle témoigne, mais elle donne aussi des pistes pour trouver sa place. Lorsqu’on est conjoint accompagnateur, nous allons accueillir Marion sur notre antenne. Bonjour et bienvenue. Bonjour Gauthier. Il faut dire que tu as connu trois salles, trois ambiances, la France et Paris en particulier, New York.
Et aujourd’hui, tu es dans la capitale polonaise. C’est vraiment des ambiances très différentes, même le temps, la culture, la nourriture, tout, tout change à chaque fois. Exactement. Oui, exactement. C’est vrai que, comme je dis souvent, entre New York et Varsovie, comme tu l’as dit, c’est les deux ambiances, aussi bien au niveau du temps qu’au niveau de l’énergie.
C’est vrai qu’on sait tous que New York a une énergie spéciale. Donc, effectivement, il faut s’adapter et s’habituer. L’atterrissage est un peu difficile, mais on y arrive. Alors, on va justement donner avec nos auditeurs tes pistes pour que tu puisses prendre cette place. Mais avant, on revient à l’origine.
Tu es né du côté de Toulouse. Ensuite, tu fais des études et tu vas commencer à travailler dans le monde des juristes à Paris. Et puis, ton conjoint, lui, va avoir un boulot qui va faire que vous allez bouger. T’étais partante pour vivre l’aventure de l’expatriation alors que t’étais bien posée à Paris. Ah oui, bien sûr, depuis toujours.
Depuis que je le connais, je sais qu’il veut faire ça et je l’ai soutenu vraiment à fond, à fond là-dedans, carrément. J’adore cette aventure et puis cette vie un peu de CDD, de déménager tous les 3-4 ans, ça me plaît beaucoup. Alors vous bougez en effet tous les 3-4 ans et puis de temps en temps, c’est passage pour Paris, ce sera votre prochaine étape, vous reviendrez en France pendant quelques temps. Ce sera quasiment une expatriation aussi, puisque tu vas retrouver un pays qui a changé depuis 2018. Année où vous vous installez en famille, la plus petite à six mois.
Première fois que tu vis cette expérience. Au début, comment ça s’est passé, arriver à New York ? Eh bien, alors déjà, une fois qu’on a appris qu’on allait à New York, tout de suite, je me suis renseignée, j’ai regardé sur les réseaux, sur Facebook notamment, si je pouvais avoir quelques pistes des contacts sur place. Je suis tombée tout de suite sur le site Femme Expats, où là, il y a toujours des gens là-dessus, qu’on pose une question, il y a plein de gens qui répondent. Et là, du coup, déjà, on a plein de petites accroches avec les gens, on se demande quels sont les bons quartiers, enfin des trucs de base.
Et ensuite, en fait, dès que je suis arrivée à New York, j’avais déjà un contact sur place et puis c’était parti. Je me suis inscrite à l’association aussi, Accueil New York. Et puis là, le réseau a commencé et on a pu commencer à prendre nos marques. Toi, ton avis, c’est d’être un peu une Spiderman de l’expatriation, c’est tisser sa toile au début, créer du réseau. Exactement.
Alors, il y a donc New York Accueil. Tu, notamment aujourd’hui, est rédactrice occasionnelle pour Femme Expat. Ne pas rester seule, s’entourer, voir des gens, au début, c’est hyper primordial. Ah oui, complètement. L’idée, c’est de ne surtout pas s’isoler dès le départ.
Et du coup, c’est vrai que le respect que j’ai à chaque fois de m’inscrire à Accueil New York, la Varsovie Accueil, du coup, ça crée des liens directs. Il y a forcément des affinités qui se créent, des bons plans. Enfin, ne serait-ce que pour trouver un pédiatre. Au début, on est complètement perdu, surtout en Polonais, où les gens ne parlent pas forcément anglais. Oui, là…
Ça aide beaucoup, oui. La création d’un réseau, donc ne pas s’isoler et rentrer en contact avec d’autres Français qui vivent cette expatriation, utiliser les réseaux numériques, tout ça c’est ta méthode pour absorber le choc ? Exactement, tout à fait. Alors à New York, tu vas devenir doula, tu vas accompagner les femmes enceintes parce que ton métier de juriste, il reste à Paris. Ce n’est pas le même droit.
Tu ne peux pas le pratiquer, donc tu dois te réinventer. Cela dit, une fois que tu quittes New York et tu t’installes à Varsovie, tu te rends compte que tu ne vas pas pouvoir faire doula non plus. Et tu te dis qu’il faut que tu te crées un métier, que tu puisses promener dans le monde. Exactement, donc c’est vrai que j’ai commencé par une fois que j’ai sorti un petit peu la tête de l’eau au bout d’un an, je me suis dit tiens j’ai eu une idée un petit peu figurante comme ça de créer un podcast pour enfants et puis c’est comme ça que j’ai aussi rencontré Femme Expat, qu’on s’est bien entendu, que du coup on a On a eu un bon fini entre nous, que j’ai eu envie d’écrire pour eux. Et de fil en aiguille, j’ai eu envie d’écrire un peu plus sur l’expatriation, donc je publie de temps en temps des posts LinkedIn.
Et puis après, j’ai aussi mes réseaux, il y a un petit groupe d’entrepreneurs à Varsovie Accueil, où là aussi ça fait du bien d’échanger, de m’informer sur des projets pour essayer de de voir un petit peu comment je peux avoir des petites idées pour petit à petit cheminer et découvrir vraiment le cœur de mon futur projet exportable. Alors tu trouves que la place du conjoint accompagnateur doit passer par cette phase un peu d’observation. Tu dis qu’il faut à peu près un an pour tourner la page, pour ne plus comparer Varsovie et New York, pour vraiment être à la maison tu m’as dit. Oui, exactement. Au bout d’un an, quand on peut dire l’année dernière j’étais à New York, là, ça y est, on se sent à la maison chaude.
Et là, on est plus ancré, je trouve, et on peut plus s’investir, aussi bien d’ailleurs corporellement que psychologiquement, je trouve. Tu m’as dit que c’était une grosse charge mentale de démarrer dans un nouveau pays. Et oui, parce que mine de rien, il y a quand même quatre enfants. Et donc, du coup, c’est vrai qu’on se fait toujours du souci pour savoir s’ils vont bien s’intégrer. Surtout, le polonais, ça paraît vraiment être du chinois.
Du coup, on se dit comment ça va se passer.
Moi aussi je me pose ces questions comme je sais que le prochain séjour c’est à Paris. Quelle est la meilleure stratégie pour moi pour préparer en même temps le retour à Paris et en même temps profiter aussi de Barcelone. J’ai toujours la tête en ébullition de plein de questions et d’idées aussi. Et du coup, Marion, en regardant un peu tout ce que tu sais faire, tout ce que tu aimes faire, alors tu as fait un focus sur l’entrepreneuriat au féminin. En l’occurrence, tu étais déjà dans une association à New York sur ce thème.
Aujourd’hui, c’est aussi ce qui t’anime lorsque tu vas à Varsovie accueillir, rencontrer les femmes qui entreprennent et tu te dis que ça pourrait être ton nouveau job. Peut-être, je ne sais pas concrètement comment ça pourrait se réaliser, mais en tout cas, je suis tellement en admiration devant toutes ces femmes que j’ai envie de les mettre en lumière, parce que c’est vrai que ça m’élimine beaucoup. Et je me dis quand même, ce sont des femmes de l’ombre, on n’en parle jamais. Et c’est elles quand même les piliers de la famille, je pense. Et pour le coup, partout où tu iras, tu auras des femmes qui entreprendront dans des domaines divers et variés.
Exactement. Parce que tu as eu le problème d’être juriste en France, tu ne peux plus l’être après. D’où là, à New York, tu ne peux plus l’être après. Là, l’idée, c’est que tu crées un métier que tu puisses déménager avec tes expatriations. Exactement.
Je sens que le milieu des femmes m’attire et le milieu de l’expatriation. Peut-être qu’il y a un combo à faire entre les deux, donc à voir. Marion, tu m’as dit quelque chose d’intéressant. En expatriation, on doit créer sa place. On ne doit pas la trouver.
Exactement. Oui, c’est ce que j’ai compris il n’y a pas très longtemps. La place, personne ne nous attend ce soir. Même à Paris, personne ne va m’attendre. Donc du coup, en fait, le seul moyen, c’est de créer mon métier sur mesure.
J’y crois, j’y crois. J’espère que je vais y arriver. En tout cas, je fais tout pour. Du coup, aujourd’hui, on peut te lire dans le site Femme Expat. Tu animes tout doucement des réseaux de femmes entrepreneurs.
Et comment tu as imaginé la suite ? Tu vas créer un club ? Tu vas proposer des services ? Bonne question. On est en train de cogiter avec une amie là-dessus pour savoir ce qui peut être faisable.
Parce que là, pour l’instant, il y a plein d’idées, mais rien de vraiment concret. Mais bon, on cogite, on cogite là-dessus. Alors justement, c’est quoi ta méthode ? On a bien compris que tu crées du réseau, t’échanges beaucoup. Et après, tu prends des notes et t’essaies d’organiser un peu tout ça.
T’en es où dans la phase créative ? Là, j’ai beaucoup de… C’est que j’ai plein… C’est un peu brouillant encore pour l’instant, mais justement, je me suis dit, tiens, je vais faire un bien de compétences pour essayer de me canaliser un petit peu et de me dire comment ranger un petit peu toutes les idées que j’ai pour essayer de les construire. Et justement, je suis en train de travailler là-dessus avec une personne qui m’aide justement à faire converger mes idées.
Tu m’as plusieurs fois parlé de ce retour à Paris qui va avoir lieu dans quelques temps. On a l’impression que ça t’angoisse presque de revenir au point de départ. Oui, bien sûr, parce qu’en fait, ce ne sera pas le Paris qu’on a connu il y aura six ans.
Si je me dis mince, moi je vais avoir six ans de plus. Quelle valeur j’aurai sur le marché de l’emploi ? Qui voudra de moi ? Est-ce que je serai périmée ? Je ne sais pas.
Plein de questions qu’on va se foutre d’ailleurs, toutes les femmes d’exploit se posent en rentrant. Est-ce qu’on voudra de moi ? Parce que bon, les juniors, ils sont moins chers et ils sont plus… peut-être plus actifs et tout ça, je ne sais pas. Peut-être qu’il y a un cliché.
Comment est vue la femme d’expat quand elle rentre à Paris ? Je ne sais pas. Ça aussi, c’est un truc qui m’énerve. J’ai envie d’abattre la femme d’expat. Ça m’énerve, le cliché de la femme qui se perdit des ongles toute la journée ou qui va faire des massages.
Même des gens de nos familles croient qu’on se prône l’épouse et qu’on est dans une cage dorée. Et ça, c’est hyper énervant. Donc ça aussi, j’aimerais bien changer la vision des choses. Ce cliché reste tenace. Toi, tu le vis.
Tu dis, même dans ma famille, on pense ça. Mais oui, mon frère m’a dit, toi, ça va, c’est facile à l’étranger, tout va bien, moi, je galère. J’ai dit, écoute, viens faire un tour, c’est nous, tu verras. C’est différent, on ne peut pas comparer. Et est-ce que ça n’alourdit pas encore plus la charge mentale de ne pas être soutenue ?
Bon, à vrai dire, ce qu’ils en pensent, je sais très bien que quand on part, il y a un décalage qui se crée avec les gens qui restent. Au début, la première année après New York, je l’ai mal vécu. Après, on a deux expériences différentes. On ne pourra pas se comprendre. J’ai fait un petit peu le deuil du soutien familial.
Et aujourd’hui, avec le boulot que tu fais pour Femme Expat, avec cette réflexion sur les femmes entrepreneurs, avec le fait que ça fait déjà six ans d’expatriation, ton bilan d’être conjoint accompagnateur, il est plutôt positif. Tu penses que ça t’a enrichi par rapport à quand tu travaillais dans le métier de juriste à Paris ? Oui, mais complètement. Je trouve que ça m’a même libérée, libérée un petit peu du moule dans lequel j’avais été fabriquée, quelque part. Et quelque part, ça a ouvert le champ des possibles à plein de choses.
Et surtout, en plus, à New York, on a l’impression que tout est possible, où la notion d’échec n’est pas un échec, c’est une expérience. Donc, du coup, on a l’impression qu’on peut tout faire. Et ça, c’est hyper grisant. Et moi, j’avais besoin d’adrénaline.
à des challenges tous les 3-4 ans. Moi, je trouve ça vachement bien. Je ne pourrais pas rester 25 ans, 30 ans, 40 ans dans la même entreprise comme l’ont fait nos grands-parents. Et en plus, ça donne une famille aussi qui va s’enrichir avec des cultures différentes et ce sera une valeur ajoutée immense pour toute la famille. Complètement, au niveau des langues, au niveau de leur capacité d’adaptation.
Ils sont clairement, ce sont des enfants un petit peu hors normes, la troisième culture. Marion, merci pour ce témoignage. Si je comprends bien, en phase une, on observe, on crée du réseau et puis ensuite, on s’organise pour surtout ne pas s’isoler et se créer un métier portatif. C’est ce que tu voudrais faire aujourd’hui. Exactement.
Tu nous tiens au courant une fois que tu as monté ton business. On se rappelle. Avec plaisir. Marion, belle journée à Varsovie. Merci beaucoup.
Merci.
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Marion Mojaïsky, originaire de Toulouse, a d’abord travaillé dans le domaine juridique à Paris avant de suivre son conjoint à l’étranger. Passionnée par l’idée de l’expatriation, elle a embrassé cette aventure avec enthousiasme, déménageant tous les trois à quatre ans. À New York, Marion a dû se réinventer professionnellement, devenant doula pour accompagner les femmes enceintes, un rôle qui lui a permis de tisser un réseau solide et de s’intégrer dans sa nouvelle communauté. Aujourd’hui à Varsovie, elle continue de chercher des moyens de concilier ses passions avec la réalité de l’expatriation, tout en s’impliquant dans des réseaux d’entrepreneuriat féminin.

L’épisode se concentre sur les stratégies que Marion a développées pour s’adapter à sa vie d’expatriée. Elle souligne l’importance de créer un réseau solide dès l’arrivée dans un nouveau pays, en s’appuyant sur des associations locales et des plateformes en ligne pour obtenir des conseils pratiques et des contacts utiles. Marion a également dû repenser sa carrière, cherchant à créer un métier qu’elle pourrait transporter d’un pays à l’autre. Elle explore actuellement des projets liés à l’entrepreneuriat féminin, un domaine qui la passionne et qu’elle souhaite développer davantage. À travers son témoignage, Marion nous rappelle que l’expatriation offre une occasion unique de se réinventer et d’élargir ses horizons personnels et professionnels.

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Podcast n°2327 (Octobre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Transcription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde avec notre dossier spécial conjoint accompagnateur. C’est justement un témoin qui va s’exprimer sur notre antenne. Je suis Gautier Saïf et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Marion Mojasky, direction La Pologne. Dossier spécial, le conjoint accompagnateur en partenariat avec Expat Communications et Femmes Expat. Sur francaisdanslemonde.fr.
Un témoignage important que nous allons recueillir, puisque non seulement elle témoigne, mais elle donne aussi des pistes pour trouver sa place. Lorsqu’on est conjoint accompagnateur, nous allons accueillir Marion sur notre antenne. Bonjour et bienvenue. Bonjour Gauthier. Il faut dire que tu as connu trois salles, trois ambiances, la France et Paris en particulier, New York.
Et aujourd’hui, tu es dans la capitale polonaise. C’est vraiment des ambiances très différentes, même le temps, la culture, la nourriture, tout, tout change à chaque fois. Exactement. Oui, exactement. C’est vrai que, comme je dis souvent, entre New York et Varsovie, comme tu l’as dit, c’est les deux ambiances, aussi bien au niveau du temps qu’au niveau de l’énergie.
C’est vrai qu’on sait tous que New York a une énergie spéciale. Donc, effectivement, il faut s’adapter et s’habituer. L’atterrissage est un peu difficile, mais on y arrive. Alors, on va justement donner avec nos auditeurs tes pistes pour que tu puisses prendre cette place. Mais avant, on revient à l’origine.
Tu es né du côté de Toulouse. Ensuite, tu fais des études et tu vas commencer à travailler dans le monde des juristes à Paris. Et puis, ton conjoint, lui, va avoir un boulot qui va faire que vous allez bouger. T’étais partante pour vivre l’aventure de l’expatriation alors que t’étais bien posée à Paris. Ah oui, bien sûr, depuis toujours.
Depuis que je le connais, je sais qu’il veut faire ça et je l’ai soutenu vraiment à fond, à fond là-dedans, carrément. J’adore cette aventure et puis cette vie un peu de CDD, de déménager tous les 3-4 ans, ça me plaît beaucoup. Alors vous bougez en effet tous les 3-4 ans et puis de temps en temps, c’est passage pour Paris, ce sera votre prochaine étape, vous reviendrez en France pendant quelques temps. Ce sera quasiment une expatriation aussi, puisque tu vas retrouver un pays qui a changé depuis 2018. Année où vous vous installez en famille, la plus petite à six mois.
Première fois que tu vis cette expérience. Au début, comment ça s’est passé, arriver à New York ? Eh bien, alors déjà, une fois qu’on a appris qu’on allait à New York, tout de suite, je me suis renseignée, j’ai regardé sur les réseaux, sur Facebook notamment, si je pouvais avoir quelques pistes des contacts sur place. Je suis tombée tout de suite sur le site Femme Expats, où là, il y a toujours des gens là-dessus, qu’on pose une question, il y a plein de gens qui répondent. Et là, du coup, déjà, on a plein de petites accroches avec les gens, on se demande quels sont les bons quartiers, enfin des trucs de base.
Et ensuite, en fait, dès que je suis arrivée à New York, j’avais déjà un contact sur place et puis c’était parti. Je me suis inscrite à l’association aussi, Accueil New York. Et puis là, le réseau a commencé et on a pu commencer à prendre nos marques. Toi, ton avis, c’est d’être un peu une Spiderman de l’expatriation, c’est tisser sa toile au début, créer du réseau. Exactement.
Alors, il y a donc New York Accueil. Tu, notamment aujourd’hui, est rédactrice occasionnelle pour Femme Expat. Ne pas rester seule, s’entourer, voir des gens, au début, c’est hyper primordial. Ah oui, complètement. L’idée, c’est de ne surtout pas s’isoler dès le départ.
Et du coup, c’est vrai que le respect que j’ai à chaque fois de m’inscrire à Accueil New York, la Varsovie Accueil, du coup, ça crée des liens directs. Il y a forcément des affinités qui se créent, des bons plans. Enfin, ne serait-ce que pour trouver un pédiatre. Au début, on est complètement perdu, surtout en Polonais, où les gens ne parlent pas forcément anglais. Oui, là…
Ça aide beaucoup, oui. La création d’un réseau, donc ne pas s’isoler et rentrer en contact avec d’autres Français qui vivent cette expatriation, utiliser les réseaux numériques, tout ça c’est ta méthode pour absorber le choc ? Exactement, tout à fait. Alors à New York, tu vas devenir doula, tu vas accompagner les femmes enceintes parce que ton métier de juriste, il reste à Paris. Ce n’est pas le même droit.
Tu ne peux pas le pratiquer, donc tu dois te réinventer. Cela dit, une fois que tu quittes New York et tu t’installes à Varsovie, tu te rends compte que tu ne vas pas pouvoir faire doula non plus. Et tu te dis qu’il faut que tu te crées un métier, que tu puisses promener dans le monde. Exactement, donc c’est vrai que j’ai commencé par une fois que j’ai sorti un petit peu la tête de l’eau au bout d’un an, je me suis dit tiens j’ai eu une idée un petit peu figurante comme ça de créer un podcast pour enfants et puis c’est comme ça que j’ai aussi rencontré Femme Expat, qu’on s’est bien entendu, que du coup on a On a eu un bon fini entre nous, que j’ai eu envie d’écrire pour eux. Et de fil en aiguille, j’ai eu envie d’écrire un peu plus sur l’expatriation, donc je publie de temps en temps des posts LinkedIn.
Et puis après, j’ai aussi mes réseaux, il y a un petit groupe d’entrepreneurs à Varsovie Accueil, où là aussi ça fait du bien d’échanger, de m’informer sur des projets pour essayer de de voir un petit peu comment je peux avoir des petites idées pour petit à petit cheminer et découvrir vraiment le cœur de mon futur projet exportable. Alors tu trouves que la place du conjoint accompagnateur doit passer par cette phase un peu d’observation. Tu dis qu’il faut à peu près un an pour tourner la page, pour ne plus comparer Varsovie et New York, pour vraiment être à la maison tu m’as dit. Oui, exactement. Au bout d’un an, quand on peut dire l’année dernière j’étais à New York, là, ça y est, on se sent à la maison chaude.
Et là, on est plus ancré, je trouve, et on peut plus s’investir, aussi bien d’ailleurs corporellement que psychologiquement, je trouve. Tu m’as dit que c’était une grosse charge mentale de démarrer dans un nouveau pays. Et oui, parce que mine de rien, il y a quand même quatre enfants. Et donc, du coup, c’est vrai qu’on se fait toujours du souci pour savoir s’ils vont bien s’intégrer. Surtout, le polonais, ça paraît vraiment être du chinois.
Du coup, on se dit comment ça va se passer.
Moi aussi je me pose ces questions comme je sais que le prochain séjour c’est à Paris. Quelle est la meilleure stratégie pour moi pour préparer en même temps le retour à Paris et en même temps profiter aussi de Barcelone. J’ai toujours la tête en ébullition de plein de questions et d’idées aussi. Et du coup, Marion, en regardant un peu tout ce que tu sais faire, tout ce que tu aimes faire, alors tu as fait un focus sur l’entrepreneuriat au féminin. En l’occurrence, tu étais déjà dans une association à New York sur ce thème.
Aujourd’hui, c’est aussi ce qui t’anime lorsque tu vas à Varsovie accueillir, rencontrer les femmes qui entreprennent et tu te dis que ça pourrait être ton nouveau job. Peut-être, je ne sais pas concrètement comment ça pourrait se réaliser, mais en tout cas, je suis tellement en admiration devant toutes ces femmes que j’ai envie de les mettre en lumière, parce que c’est vrai que ça m’élimine beaucoup. Et je me dis quand même, ce sont des femmes de l’ombre, on n’en parle jamais. Et c’est elles quand même les piliers de la famille, je pense. Et pour le coup, partout où tu iras, tu auras des femmes qui entreprendront dans des domaines divers et variés.
Exactement. Parce que tu as eu le problème d’être juriste en France, tu ne peux plus l’être après. D’où là, à New York, tu ne peux plus l’être après. Là, l’idée, c’est que tu crées un métier que tu puisses déménager avec tes expatriations. Exactement.
Je sens que le milieu des femmes m’attire et le milieu de l’expatriation. Peut-être qu’il y a un combo à faire entre les deux, donc à voir. Marion, tu m’as dit quelque chose d’intéressant. En expatriation, on doit créer sa place. On ne doit pas la trouver.
Exactement. Oui, c’est ce que j’ai compris il n’y a pas très longtemps. La place, personne ne nous attend ce soir. Même à Paris, personne ne va m’attendre. Donc du coup, en fait, le seul moyen, c’est de créer mon métier sur mesure.
J’y crois, j’y crois. J’espère que je vais y arriver. En tout cas, je fais tout pour. Du coup, aujourd’hui, on peut te lire dans le site Femme Expat. Tu animes tout doucement des réseaux de femmes entrepreneurs.
Et comment tu as imaginé la suite ? Tu vas créer un club ? Tu vas proposer des services ? Bonne question. On est en train de cogiter avec une amie là-dessus pour savoir ce qui peut être faisable.
Parce que là, pour l’instant, il y a plein d’idées, mais rien de vraiment concret. Mais bon, on cogite, on cogite là-dessus. Alors justement, c’est quoi ta méthode ? On a bien compris que tu crées du réseau, t’échanges beaucoup. Et après, tu prends des notes et t’essaies d’organiser un peu tout ça.
T’en es où dans la phase créative ? Là, j’ai beaucoup de… C’est que j’ai plein… C’est un peu brouillant encore pour l’instant, mais justement, je me suis dit, tiens, je vais faire un bien de compétences pour essayer de me canaliser un petit peu et de me dire comment ranger un petit peu toutes les idées que j’ai pour essayer de les construire. Et justement, je suis en train de travailler là-dessus avec une personne qui m’aide justement à faire converger mes idées.
Tu m’as plusieurs fois parlé de ce retour à Paris qui va avoir lieu dans quelques temps. On a l’impression que ça t’angoisse presque de revenir au point de départ. Oui, bien sûr, parce qu’en fait, ce ne sera pas le Paris qu’on a connu il y aura six ans.
Si je me dis mince, moi je vais avoir six ans de plus. Quelle valeur j’aurai sur le marché de l’emploi ? Qui voudra de moi ? Est-ce que je serai périmée ? Je ne sais pas.
Plein de questions qu’on va se foutre d’ailleurs, toutes les femmes d’exploit se posent en rentrant. Est-ce qu’on voudra de moi ? Parce que bon, les juniors, ils sont moins chers et ils sont plus… peut-être plus actifs et tout ça, je ne sais pas. Peut-être qu’il y a un cliché.
Comment est vue la femme d’expat quand elle rentre à Paris ? Je ne sais pas. Ça aussi, c’est un truc qui m’énerve. J’ai envie d’abattre la femme d’expat. Ça m’énerve, le cliché de la femme qui se perdit des ongles toute la journée ou qui va faire des massages.
Même des gens de nos familles croient qu’on se prône l’épouse et qu’on est dans une cage dorée. Et ça, c’est hyper énervant. Donc ça aussi, j’aimerais bien changer la vision des choses. Ce cliché reste tenace. Toi, tu le vis.
Tu dis, même dans ma famille, on pense ça. Mais oui, mon frère m’a dit, toi, ça va, c’est facile à l’étranger, tout va bien, moi, je galère. J’ai dit, écoute, viens faire un tour, c’est nous, tu verras. C’est différent, on ne peut pas comparer. Et est-ce que ça n’alourdit pas encore plus la charge mentale de ne pas être soutenue ?
Bon, à vrai dire, ce qu’ils en pensent, je sais très bien que quand on part, il y a un décalage qui se crée avec les gens qui restent. Au début, la première année après New York, je l’ai mal vécu. Après, on a deux expériences différentes. On ne pourra pas se comprendre. J’ai fait un petit peu le deuil du soutien familial.
Et aujourd’hui, avec le boulot que tu fais pour Femme Expat, avec cette réflexion sur les femmes entrepreneurs, avec le fait que ça fait déjà six ans d’expatriation, ton bilan d’être conjoint accompagnateur, il est plutôt positif. Tu penses que ça t’a enrichi par rapport à quand tu travaillais dans le métier de juriste à Paris ? Oui, mais complètement. Je trouve que ça m’a même libérée, libérée un petit peu du moule dans lequel j’avais été fabriquée, quelque part. Et quelque part, ça a ouvert le champ des possibles à plein de choses.
Et surtout, en plus, à New York, on a l’impression que tout est possible, où la notion d’échec n’est pas un échec, c’est une expérience. Donc, du coup, on a l’impression qu’on peut tout faire. Et ça, c’est hyper grisant. Et moi, j’avais besoin d’adrénaline.
à des challenges tous les 3-4 ans. Moi, je trouve ça vachement bien. Je ne pourrais pas rester 25 ans, 30 ans, 40 ans dans la même entreprise comme l’ont fait nos grands-parents. Et en plus, ça donne une famille aussi qui va s’enrichir avec des cultures différentes et ce sera une valeur ajoutée immense pour toute la famille. Complètement, au niveau des langues, au niveau de leur capacité d’adaptation.
Ils sont clairement, ce sont des enfants un petit peu hors normes, la troisième culture. Marion, merci pour ce témoignage. Si je comprends bien, en phase une, on observe, on crée du réseau et puis ensuite, on s’organise pour surtout ne pas s’isoler et se créer un métier portatif. C’est ce que tu voudrais faire aujourd’hui. Exactement.
Tu nous tiens au courant une fois que tu as monté ton business. On se rappelle. Avec plaisir. Marion, belle journée à Varsovie. Merci beaucoup.
Merci.
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