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Homme libre, toujours tu chériras la mer ! : lectures poétiques de Baudelaire, Yourcenar, Genet, Rimbaud et Pessoa, spécial été 2023
Manage episode 375150564 series 2914057
Voici un épisode d’été de votre podcast littéraire “Le Jardin”.
Je vous propose des lectures de poèmes de Charles Baudelaire, Marguerite Yourcenar, Fernando Pessoa, Jean Genet et Arthur Rimbaud.
Un seul fil directeur : l’amour de la poésie…et peut-être aussi la mer, le sommeil, l’amour, la mélancolie, le spleen.
Bonne écoute !
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire (1821-1867)
L’homme et la mer se trouve dans la première partie intitulée “Spleen et Idéal” du célèbre et scandaleux recueil des Fleurs du mal.
Deux chiffres :
- Chaque année, entre 5 et 13 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons d'ici 2050.
- Plus de 20 000 décès de migrants enregistrés en Méditerranée depuis 2014.
La mer et ses profondeurs, on la retrouve aussi comme métaphore du sommeil dans un texte en prose de la grande Marguerite Yourcenar (1903-1987). Issu de Feux (1936), recueil de textes inspirés de la mythologie et par la douleur d’une passion amoureuse à sens unique.
Extrait d’interview
Marguerite Yourcenar interviewée par Jacques Chancel dans Radioscopie en 1980, Ina
Fernando Pessoa (1888-1935) : le grand poète portugais de Lisbonne, un autre mélancolique.
Lecture de trois poèmes : Dans la nuit terrible ; Ajournement et Tripes à la mode de Porto, textes tirés de Bureau de tabac & autres textes d'Alvaro de Campos, éditions Chandeigne, traduction de Max de Carvalho.
Claude Debussy (1862 - 1918) avait cinq ans à la mort de Charles Baudelaire. Il a mis cinq de ses poèmes en musique.
Extrait musical : Rêverie de Claude Debussy, interprété par le pianiste, musicien japonais Sanshiro https://youtu.be/QW6D93Oy374
Jean Genet (1910-1986) : lecture de son poème La Parade
Dans une lettre à son ami Roland Laudenbach, Genet écrit : “J’ai griffonné un petit poème à propos d’un jeune boxeur que j’appelais “Geo-la-voix-d’or-battu”, et que j’ai gardé en cellule, à la 230, bien des matins dans mes draps.”
Le vers “Par toi-même soit toi mon coeur multiplié” est un souvenir de Baudelaire :
“Mon coeur multiplié jouit de tous vos vices” (Les Petites Vieilles).
Extrait d’interview de Jean Genet à l’âge de 72 ans, extrait d'un entretien avec Bertrand POIROT-DELPECH réalisé et filmé le 25 janvier 1982.
Extrait du journal présenté par Claude Sérillon annonçant la mort de Jean Genet, Ina.
C'était le trente-cinquième épisode du podcast littéraire LE JARDIN.
Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp.
Rendez-vous pour le prochain épisode !
Contact
- Envoyez un e-mail à : fxrparis@gmail.com
- Page Facebook : https://www.facebook.com/LeJardinPodcast
Merci d'écouter le podcast littéraire Le Jardin !
53 episoder
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Je vous propose des lectures de poèmes de Charles Baudelaire, Marguerite Yourcenar, Fernando Pessoa, Jean Genet et Arthur Rimbaud.
Un seul fil directeur : l’amour de la poésie…et peut-être aussi la mer, le sommeil, l’amour, la mélancolie, le spleen.
Bonne écoute !
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire (1821-1867)
L’homme et la mer se trouve dans la première partie intitulée “Spleen et Idéal” du célèbre et scandaleux recueil des Fleurs du mal.
Deux chiffres :
- Chaque année, entre 5 et 13 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons d'ici 2050.
- Plus de 20 000 décès de migrants enregistrés en Méditerranée depuis 2014.
La mer et ses profondeurs, on la retrouve aussi comme métaphore du sommeil dans un texte en prose de la grande Marguerite Yourcenar (1903-1987). Issu de Feux (1936), recueil de textes inspirés de la mythologie et par la douleur d’une passion amoureuse à sens unique.
Extrait d’interview
Marguerite Yourcenar interviewée par Jacques Chancel dans Radioscopie en 1980, Ina
Fernando Pessoa (1888-1935) : le grand poète portugais de Lisbonne, un autre mélancolique.
Lecture de trois poèmes : Dans la nuit terrible ; Ajournement et Tripes à la mode de Porto, textes tirés de Bureau de tabac & autres textes d'Alvaro de Campos, éditions Chandeigne, traduction de Max de Carvalho.
Claude Debussy (1862 - 1918) avait cinq ans à la mort de Charles Baudelaire. Il a mis cinq de ses poèmes en musique.
Extrait musical : Rêverie de Claude Debussy, interprété par le pianiste, musicien japonais Sanshiro https://youtu.be/QW6D93Oy374
Jean Genet (1910-1986) : lecture de son poème La Parade
Dans une lettre à son ami Roland Laudenbach, Genet écrit : “J’ai griffonné un petit poème à propos d’un jeune boxeur que j’appelais “Geo-la-voix-d’or-battu”, et que j’ai gardé en cellule, à la 230, bien des matins dans mes draps.”
Le vers “Par toi-même soit toi mon coeur multiplié” est un souvenir de Baudelaire :
“Mon coeur multiplié jouit de tous vos vices” (Les Petites Vieilles).
Extrait d’interview de Jean Genet à l’âge de 72 ans, extrait d'un entretien avec Bertrand POIROT-DELPECH réalisé et filmé le 25 janvier 1982.
Extrait du journal présenté par Claude Sérillon annonçant la mort de Jean Genet, Ina.
C'était le trente-cinquième épisode du podcast littéraire LE JARDIN.
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