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En Côte d'Ivoire, le festival «Poéticales» veut rendre la poésie accessible à tous

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En Côte d’Ivoire, c’est un festival de poésie qui s’est tenu du 4 au 6 novembre à Abidjan. Créé en 2021 par l’écrivaine ivoirienne Tanella Boni, « Poéticales » en est à sa quatrième édition. Pendant trois jours, entre Abidjan et la ville balnéaire de Grand-Bassam, les poètes ivoiriens et les invités internationaux ont célébré la poésie sous toutes ses formes.

De notre correspondante à Abidjan,

Faire de la poésie un art accessible à tous : c’est l’objectif que s’est donné la poétesse Tanella Boni en créant le festival « Poéticales ». Entièrement gratuit, il se décline en panels de discussions, récitals de poésie et spectacles de slam, et entre plusieurs écoles, universités et instituts culturels. Car la poésie, défend Tanella Boni, est indispensable à la vie humaine.

« La poésie, c’est la parole fondamentale, professe-t-elle. Elle dit la vie, elle dit le monde, elle dit le passé, elle dit donc l’avenir. C’est une expérience fondamentale de la vie. Heureusement qu’elle existe ! Elle existe partout dans le monde, elle existe dans toutes les langues. C’est vraiment, je dirais, le langage humain par excellence. C’est ça, pour moi, la poésie. Et c’est pour cela aussi que nous créons cet espace-là, ce festival, pour que les uns et les autres puissent s’exprimer autour de la poésie et en poésie. Dans cette langue faite à la fois de mots, de silences, de rythmes… »

En plus des écrivains ivoiriens, « Poéticales » rassemble cette année sept poètes de plusieurs continents autour du thème « Poésie et Migration ». Les débats, toujours littéraires, sont aussi ancrés dans l’actualité, souligne Hanétha Vété-Congolo, professeure d’université et poétesse martiniquaise invitée à l’un des panels. « Nous sommes ce que nous sommes par migrations, par immigrations, par émigrations. Nous avons vécu et nous vivons encore des formes de déplacement massives. Il est important de proposer un espace de parole à des personnes qui peuvent ne pas en avoir, ou qui peuvent démontrer des difficultés à prendre la parole ou à poser leur parole, défend-elle. Et en effet, en poésie, nous voyons bien des personnes qui se sont déplacées volontairement, ou qui ont été déplacées contre leur gré, se donner la peine d’entrer dans cet espace poétique pour en parler, pour le dire à leur manière. »

À écouter dans Littérature sans frontièresTanella Boni, ne plus se taire et être en paix en Côte d'Ivoire

Migrations et poésie

Le déplacement géographique est aussi bien souvent une source d’inspiration. Le poète et psychiatre canadien d’origine haïtienne Joël Des Rosiers va même jusqu’à qualifier l’expérience de la migration « d’expérience poétique ». « Aujourd’hui, beaucoup de poètes s’enrichissent auprès de ces pays, de ces terres étrangères qui ne sont pas les leurs, mais qui deviennent les leurs. Il y a une appropriation qui, je pense, fait partie d’un universel humain. Mais cela pose aujourd’hui la question des transgressions frontalières. Comment passer [les frontières] ? »

Aussi qualifie-t-il le « poème de la migration » de « poème qui se balance entre la vie et la mort ». « Les traversées du désert, les traversées de la mer, les traversées des forêts, énumère-t-il… Les gens meurent vraiment. Les enfants meurent. Les femmes sont violées, les petites filles sont violées. Nous vivons dans un monde où le poète a désormais une place pas seulement pour dénoncer, mais pour annoncer, je crois, pour annoncer à l’homme et à la femme ses compétences à aimer, à considérer la terre comme étant à tous et à toutes. C’est un problème majeur. Les frontières sont nécessaires, et en même temps, elles sont faites pour être traversées. »

Dans son livre Métaspora, Joël Des Rosiers évoque ce qu’il appelle « les patries intimes ». « Les questions aujourd’hui ne sont plus d’ordre identitaire, explique-t-il. La question, ce n’est pas : “Qui suis-je ?”. La question, c'est : “Où suis-je ?”. Et donc c’est la fabrication des lieux qui se superposent, qui se distendent, qui se rejoignent, à travers cette expérience de la migration, du départ, du voyage, du retour quelquefois. Donc le poème se situe dans toutes ces dimensions-là, qui sont des dimensions créatrices très puissantes désormais. »

Pour ceux qui auraient manqué le festival « Poéticales », le collectif ivoirien L’École des poètes organisera son propre festival international de poésie à Abidjan, axé celui-là sur le slam, au début du mois de décembre.

À lire aussiCôte d’Ivoire: au Salon international du livre d’Abidjan, le secteur de l’édition affiche ses ambitions

À lire aussiNEWSLETTER RFI CULTURE : Ne manquez pas les meilleurs reportages et idées d’une actualité culturelle internationale qui n’oublie pas l’Afrique.

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De notre correspondante à Abidjan,

Faire de la poésie un art accessible à tous : c’est l’objectif que s’est donné la poétesse Tanella Boni en créant le festival « Poéticales ». Entièrement gratuit, il se décline en panels de discussions, récitals de poésie et spectacles de slam, et entre plusieurs écoles, universités et instituts culturels. Car la poésie, défend Tanella Boni, est indispensable à la vie humaine.

« La poésie, c’est la parole fondamentale, professe-t-elle. Elle dit la vie, elle dit le monde, elle dit le passé, elle dit donc l’avenir. C’est une expérience fondamentale de la vie. Heureusement qu’elle existe ! Elle existe partout dans le monde, elle existe dans toutes les langues. C’est vraiment, je dirais, le langage humain par excellence. C’est ça, pour moi, la poésie. Et c’est pour cela aussi que nous créons cet espace-là, ce festival, pour que les uns et les autres puissent s’exprimer autour de la poésie et en poésie. Dans cette langue faite à la fois de mots, de silences, de rythmes… »

En plus des écrivains ivoiriens, « Poéticales » rassemble cette année sept poètes de plusieurs continents autour du thème « Poésie et Migration ». Les débats, toujours littéraires, sont aussi ancrés dans l’actualité, souligne Hanétha Vété-Congolo, professeure d’université et poétesse martiniquaise invitée à l’un des panels. « Nous sommes ce que nous sommes par migrations, par immigrations, par émigrations. Nous avons vécu et nous vivons encore des formes de déplacement massives. Il est important de proposer un espace de parole à des personnes qui peuvent ne pas en avoir, ou qui peuvent démontrer des difficultés à prendre la parole ou à poser leur parole, défend-elle. Et en effet, en poésie, nous voyons bien des personnes qui se sont déplacées volontairement, ou qui ont été déplacées contre leur gré, se donner la peine d’entrer dans cet espace poétique pour en parler, pour le dire à leur manière. »

À écouter dans Littérature sans frontièresTanella Boni, ne plus se taire et être en paix en Côte d'Ivoire

Migrations et poésie

Le déplacement géographique est aussi bien souvent une source d’inspiration. Le poète et psychiatre canadien d’origine haïtienne Joël Des Rosiers va même jusqu’à qualifier l’expérience de la migration « d’expérience poétique ». « Aujourd’hui, beaucoup de poètes s’enrichissent auprès de ces pays, de ces terres étrangères qui ne sont pas les leurs, mais qui deviennent les leurs. Il y a une appropriation qui, je pense, fait partie d’un universel humain. Mais cela pose aujourd’hui la question des transgressions frontalières. Comment passer [les frontières] ? »

Aussi qualifie-t-il le « poème de la migration » de « poème qui se balance entre la vie et la mort ». « Les traversées du désert, les traversées de la mer, les traversées des forêts, énumère-t-il… Les gens meurent vraiment. Les enfants meurent. Les femmes sont violées, les petites filles sont violées. Nous vivons dans un monde où le poète a désormais une place pas seulement pour dénoncer, mais pour annoncer, je crois, pour annoncer à l’homme et à la femme ses compétences à aimer, à considérer la terre comme étant à tous et à toutes. C’est un problème majeur. Les frontières sont nécessaires, et en même temps, elles sont faites pour être traversées. »

Dans son livre Métaspora, Joël Des Rosiers évoque ce qu’il appelle « les patries intimes ». « Les questions aujourd’hui ne sont plus d’ordre identitaire, explique-t-il. La question, ce n’est pas : “Qui suis-je ?”. La question, c'est : “Où suis-je ?”. Et donc c’est la fabrication des lieux qui se superposent, qui se distendent, qui se rejoignent, à travers cette expérience de la migration, du départ, du voyage, du retour quelquefois. Donc le poème se situe dans toutes ces dimensions-là, qui sont des dimensions créatrices très puissantes désormais. »

Pour ceux qui auraient manqué le festival « Poéticales », le collectif ivoirien L’École des poètes organisera son propre festival international de poésie à Abidjan, axé celui-là sur le slam, au début du mois de décembre.

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